La voix des Chênes a présenté deux superbes premières soirées
Le choeur mixte de Rueyres-Fey a donné le week-end passé les deux premières de ses soirées annuelles devant une salle archi comble. Comme de coutume, l’ensemble allié à la troupe des ConFeyttis et aux enfants des choristes avait concocté pour l’occasion une intrigue musico-théâtrale à grand spectacle intitulée A Rueyres, on Fey la comédie… ou pas.
Ces soirées, que toute la population de la région attend avec impatience d’une année à l’autre, étaient placées sous le signe de la nouveauté. En fin de saison dernière, Claire Petter, au pupitre du choeur depuis seize ans, a en effet manifesté le désir de donner une autre orientation à sa carrière. Il a donc fallu se mettre à la recherche d’une nouvelle personne pour tenir la baguette. La choix du comité, que préside aujourd’hui Stéphane Jordan, s’est porté sur Véronique Barraud-Sauley, dame dynamique qui, dans le civil, assure de l’animation en EMS.
Dirigeant tantôt devant les chanteurs tantôt de son clavier puisque, en compagnie de Jérémie Crisinel à la batterie et de Carlos Bounous à la basse, Véronique fait partie de l’orchestre accompagnant les choristes, elle fait montre d’une belle énergie et emmène ses chanteurs arpenter toutes sortes de mélodies tirées d’oeuvres plus ou moins connues pour illustrer musicalement l’action se déroulant sur scène. Présentés avec toujours autant de verve tant par les chanteurs que les acteurs, les sketches s’y succèdent, drôles, féroces ou franchement loufoques, dans une farce entrecoupée de belles prestations vocales, solistes ou en groupe.
Pas mal de trouvailles originales aussi dans une histoire qui, après l’engagement de la nouvelle directrice, est censée emmener le choeur ou à tout le moins sa délégation de l’autre côté de l’Atlantique au Canada. Ainsi, le LEB devient le «BELGe» (Bercher, Echallens, Lausanne, Genève) ce qui, au retour du Québec, occasionne quelques erreurs… d’aiguillage. Le passage en douane à Montréal s’avère fouillé «très à fond» pour certains et une formation express à la langue anglaise se révèle assez croquignolette quant à la phonétique. Mais le choeur apprend suffisamment vit pour interpréter au final un New York, New York presque aussi bien que Liza Minnelli.
Quoi qu’il en soit, on ne s’ennuie pas un instant pendant les plus de deux heures que dure ce spectacle parfaitement rodé. Alors, si vous avez manqué les premières représentations, courez à la grande salle de Fey ce vendredi soir ou demain samedi, pour la deuxième mouture de cette jolie aventure en musique où l’on rit tout son soûl. Car contrairement à ce que dit le titre de la revue, à Fey ou à Rueyres, la comédie, on sait la jouer!
Ch. Dutoit